Etablissement pénitentiaire pour mineurs

À l'ombre sans plume

Les mineurs détenus en prison représentent un peu plus d’un pourcent de la population carcérale, soit 782 détenus au 1er janvier 2019. La majorité d’entre eux sont des prévenus, très peu étant condamnés pour des crimes majeurs.

 

Les mineurs peuvent être détenus soit dans l’un des six établissements pénitentiaires spécialisés pour mineurs de France (EPM), soit dans des quartiers pour mineurs situés dans des établissements pour adultes. Selon la loi, les détenus mineurs doivent être obligatoirement séparés des adultes mais il n’est pas rare que les quartiers soient communicants. Pour les prisons pour femmes, cette règle n’est presque jamais respectée.

 

Les détenus ont des journées rythmées par des activités, du sport, mais également des cours. L’enseignement et la formation constituent une grande part de leur emploi du temps, le tout étant encadré par des éducateurs pluridisciplinaires. Bien que des tests soient réalisés à l’entrée du détenu, les salles de classe regroupent tous les niveaux. Difficile de s’y retrouver quand on a un niveau supérieur ou inférieur à celui qui est enseigné. Il y a donc des détenus qui réussissent à apprendre et d’autres pour qui l'éducation ne reprendra qu’à leur sortie. Les formations dispensées sont purement théoriques, leur mise en pratique à travers des stages ou des cours manuels étant impossible. Les formations peuvent être diplômantes et recouvrir des domaines comme la vente, la maçonnerie ou encore l’électricité, mais cela dépend du lieu d’incarcération du mineur.


Privés de liberté et d’éducation adéquate, les mineurs ont aussi du mal à entretenir leurs liens familiaux à des âges où les parents sont censés être présents et à l'écoute. Les détenus ont droit au parloir une fois par semaine, mais les parents manquent cruellement d’informations pour pouvoir continuer à élever leur enfant. Si le mineur ne parle pas de ses notes, de ses envies, ou des choses qui ont pu lui arriver, les parents ne sont au courant de rien, ou du moins pas assez vite pour le réconforter, le conseiller ou le raisonner.

 

Beaucoup déclarent ne pas avoir changé après le séjour en prison, ne rien avoir appris, ne pas savoir quoi faire, les cours inadaptés, les possibilités de formation trop peu nombreuses, l’exclusion, la distance avec leur famille et les rapports conflictuels avec le personnel ayant eu raison de leurs chances de se construire. Le danger de récidive est donc réel, et les chiffres parlent : près de 60% des mineurs condamnés récidivent dans les 5 ans, avant ou après leur majorité.

 

C’est pour casser cette routine assommante et les aider à se construire en tant que personnes que L'Ombre et la Plume intervient en EPM deux fois par semaine. Pour stimuler leur imagination, leur créativité et leur sens critique, mais avant tout pour leur amener sourires, bonne humeur et une partie du monde extérieur. Afin de ne pas priver ces mineurs de leur adolescence, afin qu’ils utilisent leur plume pour sortir de l’ombre. Définitivement.

Source 1 / Source 2 / Image by Mitch Lensink (Unsplash)