Le monde carcéral, largement méconnu dans notre société, est dans l’imaginaire collectif un lieu réservé à des reclus de notre monde.
En effet, la prison est généralement perçue comme un endroit où sont enfermés de dangereux criminels, qui n’auraient pas le droit de jouir du moindre loisir. Cette image stigmatisante occulte la réalité. En effet, la majorité des détenus ne sont pas des criminels violents, mais cette image influe sur les conditions de vie de l'ensemble des prisonniers.
Ainsi, il est parfois refusé un quelconque accès à des loisirs pour les détenus qui devraient, selon certains, ne se contenter que du strict minimum. Ces dernières années, nous avons donc pu constater un refus catégorique de toute forme de distractions pour les personnes incarcérées, à travers diverses polémiques dues à des activités considérées comme inadaptées pour des détenus.
En 2022, une des polémiques les plus médiatiques touche les prisons : l’organisation de « Kohlantess », un projet de « koh Lanta des cités ». Cela comprenait notamment une course de karting pour les détenus de la prison de Fresnes dans le Val-de-Marne. Cette course a ainsi défrayé la chronique: l’opinion publique refusait majoritairement la possibilité pour des détenus d’avoir accès à ce type de loisir, reflétant une aversion plus générale envers l'idée que les prisonniers puissent s'évader de leur quotidien. Cette situation s’est par la suite aggravée lorsqu’il a été révélé que l’un des participants avait été condamné pour viol.
S’ajoute à cet événement la mise en ligne de l’album « Shtar Academy » le 28 avril 2023, un album collaboratif entre des grands noms du rap français (PLK, Rim’K, Ziak…) et 4 détenus de la prison de Fresnes. Bien que la qualité musicale ait été saluée, l'accueil mitigé révèle une réticence envers l'idée que des détenus puissent contribuer à un album accessible au grand public. Cependant, le soutien de personnalités influentes, notamment des rappeurs invités sur l'album, apporte une nuance à ce rejet, suggérant que la société n'est peut-être pas aussi catégorique dans son refus.
De plus, du fait de la surpopulation carcérale, les loisirs proposés aux détenus ne concernent qu’une partie d'entre eux, et ces alternatives proposées permettent d’offrir de nouvelles possibilités afin de rendre leur quotidien moins dur.
Il est crucial de trouver un équilibre entre la nécessité d'offrir des activités aux détenus et la préoccupation légitime de la population quant à la nature de ces activités. Les détenus demeurent des individus condamnés par la loi, suscitant une réticence naturelle à leur accorder des divertissements jugés excessifs ou inappropriés.
Ainsi, le véritable défi pour les prisons est d’arriver d’une part à proposer des activités pour améliorer le quotidien des détenus, et d’autre part de ne pas tomber dans l’excès et respecter les limites éthiques et sociales de la société.
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